Il fait un peu frais ce soir de novembre, mais bon, pour la saison, il ne faut pas se plaindre. C’est même agréable, assis sur son fidèle destrier à deux roues, de filer nez au vent, tel une étoile filante. Il ne fait pas encore nuit. Entre chien et loup comme on dit. Je sais que c’est le moment le plus dangereux pour moi petit cycliste face (ou plutôt devant) ces voitures qui m’arrivent à pleine vitesse derrière moi. Pourvu qu’elle m’ait bien vu. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir mon coupe-vent jaune fluo, et mon feu rouge clignoter. Pourtant, j’ai toujours une appréhension. Je préfère malgré tout ma place que celle de ce cycliste que je viens de croiser. En tenue sombre et sans éclairage. Combien de temps lui reste-t-il à vivre? Peut être que cette fois encore, la chance sera avec lui. Lui, n’y pense sûrement pas. Alors n’oubliez pas, la nuit le gilet jaune est obligatoire (hors agglomération), et surtout un feu rouge à l’arrière, et un blanc à l’avant sont indispensables.